mardi 19 janvier 2010

témignage de Jacmel


TÉMOIGNAGE QUE M’A FAIT PARVENIR UN AMI HAÏTIEN QUI HABITE JACMEL, DANS LE SUD DU PAYS.


« Avec des larmes aux yeux, je m'efforce de vous conter la terrible journée que j’ai vécue mardi 12 janvier dernier. Il était 4h45 de l'après-midi, je tapais sur mon ordinateur, rue du Gouvernement, à Jacmel, chef-lieu du Département du Sud-Est d’Haiti quand j'ai entendu une sorte de bruit semblable à un tracteur à chaines qui remonterait la rue. Mais comme la rue où j'habite est petite, je n'imaginais pas qu'un bulldozer pourrait y passer. C'est pourquoi je me suis vite rendu dehors pour voir ce qui se passait. C'est à l'instant même que la terre s'est mise à mouvoir et à trembler beaucoup plus fort. J'ai vite compris que c'était un tremblement de terre.


Me voilà coincé entre la maison d'un voisin (Directeur Guy-robert Lolo), la rue qui est en face de moi avec des hautes tensions et une maison en face haute de deux étages. Je suis resté là planqué, me vouant à tous les saints. Cela a duré une quinzaine de secondes qui m’ont paru une éternité pendant laquelles je disais à Dieu et à tous les saints qui protègent Haïti que c’était trop long, qu’ils devraient arrêter ça vite. J'ai vu tomber des maisons, des câbles électriques, des voitures et motocyclettes qui faisaient panache. Après quelques minutes, je ne pouvais rien voir à cause des vagues épaisses de poussières des maisons vieilles de 50 à 100 ans aux styles anciens.


(photo Michelet Jérôme)


C'était terrible car on est pas habitué avec ces genres d'événements. On croyait à la fin du monde comme dans le film 2012. Une semaine après cette catastrophe naturelle, la situation miséreuse des Haïtiens s'est empirée avec des risques de maladies contagieuses, des épidémies de fièvre, contamination de l'eau. A Jacmel, il n'y a pas d’eau potable, pas d'électricité, tous les bureaux de services (banques, hopitaux, écoles, églises) sont brisés. Des centaines de maisons sont effondrées et un millier de paysans et citadins ont trouvé la mort dans ce séisme à Jacmel. Comme tous ceux qui ont survécu, je suis affecté par la faim et la pénurie. Quand à Port-au-Prince même et Léogane qui étaient plus près de l'épicentre du tremblement de terre, des milliers de personnes sont disparues et près de deux millions de gens sont affectés et sinistrés. Cette année, il n'y aura pas de classe, pas de carnaval et pas d'élections car tous les gens de tous les secteurs de la vie nationale ont été victimes de près ou de loin. Moi-même, ma maison est fissurée et une nièce à moi a disparu sous les décombres de l'Université Lumière où elle était en 4ème année de Comptabilité. Elle s'appelait Naomie Aubourg, agée de 23 ans.


Beaucoup pensent que c'est le Grand Architecte de l'Univers qui règle ses comptes avec Haïti, d'autres disent c'est bien Satan, mais on doit se fier de préférence aux explications scientifiques selon lesquelles c'est un tremblement de terre, classé à l'échelle de Richter au 7.03. Cela est du au fait que Haïti est placée directement sur les plaques sismiques et que c'est le lieu de rencontre de deux continents.


(photo Michelet Jérôme)


Le pays attend impatiemment la communauté internationale afin qu'il puisse renaître de ses cendres. La renaissance suppose une mort, tel est notre cas. Nous avons été victimes du joug de l'esclavage, il y a environ 200 ans. Aujourd'hui, nous sommes victimes d'une catastrophe naturelle. Trop pour nous. On en a assez. Que le G9 divise Haiti en 10 car nous avons dix Départements pour relancer un vaste chantier de reconstruction du pays. En plus, je propose que les 20 plus grands multi milliardaires du monde, tels que Carlos Slim, Bill Gates, Ocra, Warren Buffet, et j'en passe interviennent en Haiti de toute urgence avec une contribution 500 millions de dollars. Cela fera un total de 10 milliards de dollars qui pourraient nous aider à rebâtir le pays en créant des emplois et en construisant nos routes et nos maisons.


Que la prophétie biblique qui dit qu'un petit pays se fera grand s'accomplisse! »


Michelet JEROME


6 commentaires:

Anonymous Le visiteur a dit...

excellent proposition
ça, c'est vraiment se lancer un défi à soi-même !
si j'étais un self made man, je ne ferais pas à ce Monsieur une réponse de bricoleur...

20 janvier 2010 à 03:16  
Anonymous Primitivi a dit...

Malheureusement pour les haïtiens, ce n'est pas la solidarité qui prévaut, même si il va y avoir des milliers de dons en provenance de divers points de la planète (dont les habitants de Gaza, qui, avec leurs petits moyens essaient de faire preuve de solidarité).

Ce sont les plus humbles, les plus pauvres qui vont donner en masse, mais ce sont les plus riches et les plus puissants qui rôdent déjà sur le cadavre du pays.

Ils sont déjà prêt à se placer, en position stratégique pour dominer, encore et encore.
Si le Diable existe, il est présent en Haïti, il est entrain de manger ce qui reste du pays, avec ses soldats, avec ses armes, sous couvert de contrôle humanitaire. Dégueulasse n'est même plus le mot qui puisse définir cela, on est au-delà de l'ignoble.

20 janvier 2010 à 06:36  
Anonymous jabiru a dit...

Pour dire à Michelet que son témoignage est remarquable. Les 10 milliards de dollars pour 5 ans ? Voici ce que disent les experts :
(source lemonde.fr)
"A ce stade, il est très difficile de donner des chiffres. Il pourrait aussi bien falloir 20 milliards et dix ans avant que Port-au-Prince retrouve un visage normal", estime George Deikun, qui coordonne l'intervention de l'ONU-Habitat.

Cette agence a déjà lancé les appels de fonds pour ses premiers programmes : la construction de logements et de centres de ressources communautaires à partir de matériaux récupérés dans les ruines, pour 7,6 millions de dollars.

"Il y a très peu de bois et de ressources sur place. Cela va obliger à importer beaucoup de choses, ce qui va faire monter les prix. Nous allons réutiliser au maximum les millions de mètres cubes de gravats", explique M. Deikun.

20 janvier 2010 à 07:41  
Anonymous passage a dit...

Oui, autour de moi, ce sont les personnes en situation précaire qui ont donné des sommes au dessus de leurs moyens. Et j'ai trouvé indécent un appel au don qui voulait démontrer, chiffres à l'appui,que la France n'était pas dans la course face aux Etats Unis. Ils en font une compétition. Quand on voudrait tant qu'il soit question des hommes, juste des hommes...
Je trouve indécent aussi la manière dont on nous présente ces petits orphelins qui arrivent en France comme s'ils étaient une oportunité d'adoption. Ces gosses viennent de vivre une horreur. N'est-on pas capable de les réconforter, leur assurer la sécurité, les rapprocher d'une communauté haïtienne ici qui saura bien mieux comprendre ce que sont leurs besoins...

Je crois qu'il y a la manière d'apporter son aide. Et je ne suis pas fière de mon pays.

Par contre, je sais que nombreux sont ceux, sur place, qui ne ménagent pas leur peine pour sauver des vies, pour soulager les Haïtiens. Et ce doit être très dur parfois tant la population là bas est à vif...

Non ce n'est pas le grand architecte de la nature... Celui là ne l'aurait pas permis.

Oui, les vautours guettent et vont se faire du fric sur cette catastrophe et ça me fout en l'air.

20 janvier 2010 à 10:27  
Anonymous Le visiteur a dit...

ALERTE

alors que nous avons sous les yeux le témoignage de Michelet JEROME
je constate que l'individu Domota manifeste un signe de faiblesse scandaleux dans le France Antilles.
De mon point de vue, Domota profite de la catastrophe haïtienne pour prêcher que la question du devenir de la société guadeloupéenne passe par sa transformation en société noire affranchie de la tutelle de la République.
Il a bien sûr la bénédiction du France Antilles qui entretient l'idée que la solution réside dans un changement institutionnel, la confusion LKP et LKP-UGTG, de manière à saper le mouvement et à le réduire à une entreprise centralisatrice et autoritaire.
En plus, le France Antilles met bien l'accent sur meetings ordinaires et meetings extraordinaires pour bien montrer que le patronat ne risque rien, vu que rien de concerté au sein des entreprises, n'est-ce-pas.

alors, je dis :
pas besoin d'un héros de série télévisé de plus
Domota, méfite, je t'ai à l'oeil !

21 janvier 2010 à 01:47  
Anonymous Le visiteur a dit...

la chanson attendue

22 janvier 2010 à 12:37  

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