Une date pour l'éventuelle reprise du mouvement
LA TENSION VIENT DE MONTER D’UN CRAN EN GUADELOUPE
Les journalistes se bousculaient ce soir dans la petite salle du centre des ressources des Abymes où se réunissaient les représentants des organisations syndicales salariales (CGTG, FO, UGTG, CTU, UNSA, CFDT, CFTC) et les représentants des organisations patronales (UMPEG,c’est-à dire l’Union des Moyennes et Petites Entreprises de Guadeloupe, l’UCEG à savoir l’Union des Chefs d’Entreprise de Guadeloupe, l’OPGSS pour les gérants de stations services, l’UNAPL pour les professions libérales et l’UPA pour les artisans) signataires de l’accord Bino du 26 février 2009. Au terme de la conférence de presse, tous ont signé une déclaration commune où ils constatent notamment « que l’Etat en supprimant la clause de convertibilité (article 5), a procédé à une extension de l’accord Bino contraire aux usages (application de la clause la plus favorable aux salariés) ; que l’Etat a modifié de façon unilatérale les bases et les modalités de règlement de sa contribution au financement de l’augmentation des salaires ».
Salariés (à gauche) et petits patrons (à droite, n'y voyez pas de malice) côte à côte pour une déclaration commune (photo FG)
Ils constatent également « la persistance des situations de rente et d’abus de position dominante ». Ils confirment les grands principes de l’accord initial et concluent par « l’impérieuse nécessité de faire tomber les obstacles au développement économique endogène (…) et d’instaurer un ordre économique nouveau». Au moment solennel de la signature, on ne pouvait s’empêcher de se projeter à la signature du premier accord Bino, 10 mois plus tôt. Les petits patrons (les entreprises de moins de 10 salariés représentent 90% du tissu social de Guadeloupe) avaient alors eu ce geste courageux et responsable qui ouvrait enfin une issue honorable au conflit.
2° Appel à la responsabilisation
Interrogé par Chien Créole, Eric Taupe, représentant de l’UMPEG donne l’exemple d’un conteneur de
Eric Taupe (chemise jaune) en plein échange avec Elie Domota (photo FG)
« Nous sommes d’accord pour augmenter les bas-salaires mais il faut, pour qu’on puisse y parvenir, que l’environnement économique nous le permette. Nous assumons notre engagement du 26 février qui a permis de sortir de la crise mais aujourd’hui, on aimerait être entendu du gouvernement. Nous n’avons pas les moyens de repartir dans un mouvement comme celui que nous avons connu en début d’année. On nous parle de responsabilité ; il faut que l’Etat assume les siennes à présent ».
3° Le compte-à-rebours est lancé
En attendant, les événements semblent s’accélérer : Marie-Luce Penchard, la secrétaire d’Etat à l’Outre-mer devrait revenir en Guadeloupe le samedi 14 novembre 2009 pour présider une nouvelle commission de suivi à la préfecture. Nicolas Sarkozy pour sa part s’exprimera sur les DOMs, dans une allocution très attendue prévue demain, vendredi 6 novembre, à 11h00, heure antillaise.
Quand à Elie Domota, interrogé par Chien Créole à la fin de cette conférence, il a affirmé que le LKP allait certainement être dans l’obligation de relancer la mobilisation aux alentours du 24 novembre si la situation n’évoluait pas d’ici là.
Elie Domota en train de signer la déclaration commune (photo FG)
Jusqu’ici le porte-parole du LKP avait été très allusif quant à cette reprise. Même le 3 octobre qui était très fortement pressenti par le collectif n’avait pas été officiellement annoncé comme date de reprise de la mobilisation. La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Soit il est sensible au bon droit, aux demandes des salariés et des petits-patrons conformément aux engagements qu’il a pris ; soit il continue à bafouer la parole de l’Etat français qu’il a engagée et dans ce cas, il doit s’attendre à ce que le LKP reprenne l’action.
FRédéric Gircour (chien.creole@gmail.com)
9 commentaires:
c'est quoi
"la petite salle du centre des ressources des Abymes"
je vois des jalousies aux fenêtres et du double vitrage
c'est sous la mer ou quoi ?
c'est pas des supers nouvelles tout ça :/
Merci pour ce fantastique blog que je suis depuis le grand soulèvement guadeloupéen.
Article "Aux Antilles, la société continue à faire bloc derrière les leaders du mouvement social.", Le Monde, 06/11/09 :
"[Le LKP] se pose clairement en contre-pouvour, mais n'est pas réellement porteur d'un projet politique."
Ben voyons !
alors ?
il parait que vous avez le train depuis vendredi ?
was passiert ?
ich verstande nicht
pourriez-vous battre en mesure ?
A la lecture de l'interview de Julien Mérion, il m'a semblé qu'il fallait comprendre que le LKP "n'est pas réellement porteur d'un projet [de pouvoir] politique".
Le LKP est un mouvement politique - partisans comme adversaires ont pu constaté qu'il avait déboulé sur la scène politique guadeloupéenne (et même française) et qu'il en avait modifié la donne - mais, comme ses différents membres l'ont déjà rappelé, il n'a pas - à ce jour ? - de projet pour prendre place au sein des institutions politiques ou de jouer un rôle direct dans les élections politiques.
Julien Mérion énonce, dans la même phrase, que le LKP "se pose clairement en contre-pouvoir", sous-entendu politique.
C'est ce que j'ai compris de ses propos. Sur-interprétation ? il suffit peut-être juste de lui poser la question...
Kyenbé sa.
vu que les cocos nous cassent les burnes avec le mur de Berlin
et qu'ils ont déjà oublié qu'ils soutenaient l'URSS,
permettez-moi de joindre à mon tour, l'article de l'Huma
L'Elysée bricole un plan de plus pour l'outremer, Rosa Moussaoui
@ le visiteur.
Si les cocos (lesquels ?) te cassent les burnes avec le mur de Berlin, qu'est-ce que ça doit être avec tous les anti-cocos qui célèbrent encore, sans rire, la Liberté de notre Beau Capitalisme ?
Quant à l'URSS, ils n'ont rien oublié, mais rien, je t'assure !
dis -moi pas que j'ai la grippe A, dis...
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