2ème témoignage depuis Jacmel
NOUVELLE REPLIQUE EN HAÏTI : LA TERRE A ENCORE TREMBLÉ, RAVIVANT LE TRAUMATISME
Jeudi 21 janvier 2010
Michelet, un ami haïtien qui vit à Jacmel, a encore réussi à me faire parvenir un nouveau témoignage que je vous livre tel quel.
Il était 6h03 ce matin quand un nouveau séisme classé à l'échelle de Richter à 6.01, selon les sismologues, a occasionné l'effondrement de nombreux bâtiments endommagés et fissurés lors du premier tremblement, le 12 janvier dernier, à Jacmel.
La panique et le traumatisme se sont à nouveau emparés des Jacméliens alors qu’ils étaient à peine en train de se réveiller. Les quelques places publiques et terrains de jeu de la ville sont devenus le théâtre d’immenses dortoirs temporaires. Les survivants s'apprêtent en foule immense aux locaux du PAM (Programme Alimentaire Mondial), du Plan International et à la Mairie de la ville pour solliciter des tentes et de la nourriture pour leur survie. Car, de près ou de loin, toutes les couches de la société jacmélienne ont été touchées par ces deux tremblements de terre.
Hier encore, les pompiers jacméliens ont trouvé sous les décombres un bébé de 21 jours qui a survécu pendant 7 jours. Elle a été soignée par un médecin colombien faisant partie du contingent des 35 pompiers dépêchés par le gouvernement colombien à Jacmel. Par ailleurs, hier, à Port-au-Prince, les pompiers américains et européens ont retrouvé vivantes les deux dames propriétaires de l'hotel Montana qui s’était effondré, le 12 janvier dernier.
La cité qui a vu naître le Panaméricanisme(1) commence a recevoir des aides de la République Dominicaine, de la France, des Etats-Unis d'Amérique, de la Colombie, etc, mais les dirigeants locaux démontrent une incapacité pour gérer ces aides en ce qui a trait à leur stockage et leur distribution. Plus d'un s'aperçoit d'une lenteur notable du côté des responsables locaux qui s'embrouillent et s'enlisent dans l'amateurisme parce qu'eux aussi étaient pris dans le traumatisme et la panique, qui sont l'objet constant du mode de vie haïtien maintenant.
Photo Michelet Jérôme
Tout le monde se demande quand prendra fin cette panique et ce traumatisme qui hantent constamment les esprits des Haïtiens, qui ont déjà connu l'enfer.
Michelet JEROME
(1) C’est à Jacmel que Simon Bolivar avait trouvé refuge. Le gouvernement haïtien lui avait accordé l’exil le temps de reprendre des forces et il était reparti émanciper son peuple avec des armes et de l’argent gracieusement fournis par Haïti, qui a souvent procédé ainsi avec les héros des guerres d’indépendance latino-américains.
3 commentaires:
Peut être envoyer ce texte et ces images à l'attention de M Nicolas Canteloup EUROPE 1...ça le ferait rire un peu...puisque ce malheur a l'air de l'inspirer.
témoignage, comme pour la guerre 1914-1918
comme quelqu'un dans le coma artificiel qui doit obéir aux ordres
et c'est vrai qu' on est seul à comprendre sa douleur
à Nikki
lui, c'est vraiment l'arrière, le planqué , le crâne d'oeuf !
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