lundi 25 octobre 2010

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SORTIE DU LIVRE :

LKP
Guadeloupe : Le mouvement des 44 jours

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Après quelques mois de silence passés à voyager et à coécrire un livre sur le LKP (c'était pas une sinécure !), le rédacteur de Chien Créole est fier de vous présenter sa nouvelle création, sortie le 21 octobre en métropole et le 25 en Guadeloupe, aux éditions Syllepse. Ci-dessous, je vous propose de découvrir son introduction :

"LKP, le mouvement des 44 jours… Voilà un titre qui accroche, comme on dit dans l’édition ! Mais est-ce à dire que, pour les auteurs, le LKP se limiterait aux 44 jours de la grève générale qui ont secoué la Guadeloupe au début de l’année 2009 ? Non bien sûr, le collectif ne s’est pas dissous avec la suspension de la grève, pas plus qu’il ne s’était créé ex nihilo. Il s’inscrit dans un contexte bien plus large.

L’ambition du présent ouvrage est de donner les clés d’un mouvement original, qui plonge ses racines dans une tradition guadeloupéenne de résistance multiséculaire, de relater par le détail le conflit social qui a tenu la Guadeloupe et le monde (CNN et Al-Jazeera n’avaient-elles pas leurs envoyés spéciaux sur place ?) en haleine, de jeter un éclairage pointu sur ses enjeux, ses perspectives, ses conséquences. Les questions que ce mouvement soulève, comme nous le verrons, dépassent d’ailleurs très largement les frontières du petit archipel antillais.

Alors pourquoi ce titre peut-être réducteur de « mouvement des 44 jours » ? Serait-ce dans l’espoir secret, que l’Histoire retienne ce nom pour désigner les événements de cette période ? En fait, si nous avons choisi ce titre, c’est parce que ce nombre, 44, nous a paru particulièrement symbolique de la lutte sociale qui s’est livrée en Guadeloupe. Il dit l’endurance des grévistes, leur capacité de résistance, puisque jamais en France une grève générale n’avait atteint un tel nombre de jours. Il nous donne aussi une idée sur l’importance des sympathisants du mouvement car on conçoit aisément qu’une minorité, si bien organisée soit-elle, n’aurait pu paralyser l’économie de la Guadeloupe si longtemps si elle avait eu la population à dos…

Il nous dit la somme d’espoir et de révolte qui ont animé les manifestants pour tenir aussi longtemps. Ce nombre est lourd des sacrifices consentis par les Guadeloupéens, et comme trame de fond, il dessine des solidarités exemplaires et des lignes de fracture nouvelles. Ce nombre, 44, nous en dit aussi très long sur la nature des relations sociales qui prédominent en Guadeloupe : l’intransigeance implacable du grand patronat guadeloupéen qui n’entendait rien céder, la politique du pourrissement sur laquelle avait parié l’État…

C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi ce titre dans un ouvrage où nous aborderons aussi sans tabous toutes les questions qui font polémique, à commencer par les zones d’ombre qui entourent la mort du elkapiste Jacques Bino, mais aussi celles selon lesquelles le LKP serait un mouvement raciste et violent ou encore un mouvement cherchant à « avancer masqué » vers l’indépendance de la Guadeloupe. Dépasser les visions manichéennes avec lesquelles le LKP est généralement abordé ; le présenter à travers ses hommes et ses femmes, aux aspirations parfois différentes ; décrypter ce qui fait sa force et qui a enthousiasmé tant de Guadeloupéens venus grossir les rangs des manifestants rêvant de tracer un nouveau chemin pour la Guadeloupe ; montrer ses faux pas, ses errements et ses non-dits ; tels sont donc les principaux objectifs de ce livre que nous vous invitons à partager."

FRédéric Gircour (chien.creole@gmail.com)

2 commentaires:

Anonymous Yann a dit...

Génial, Frédéric, vous êtes enfin de retour ! Vous m'avez manqué.

Le LKP a montré la voie, alors accentuons maintenant la résistance.

De plus, la lutte n'a de chance de réussir que si elle a une visée universaliste : racisme et capitalisme font bon ménage.

Merci pour tout !

2 novembre 2010 à 01:24  
Anonymous Le visiteur a dit...

sachez que je le lirai, surtout que vous avez un nom qui commence par un G, ça donne tout de suite plus de crédibilité.
( GAG)

2 novembre 2010 à 12:14  

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